Un peu d' histoire sur l'atelier d'horlogerie de Virgile Seguin puis de ses fils Gilbert et André, à Morteau qui fabriquait les chronographes Herma LeMans
( extrait d' une recherche google sur EVS qui m' a amené à
http://patrimoine.bourgognefranchecomte ... 78779.html)
L'horloger Virgile Seguin (1882-1947) fait construire sa maison en 1933, par l'entreprise Martignoni, à proximité de la fonderie Obertino, à la limite des communes des Fins (au 1 route de Morteau) et de Morteau (au milieu du siècle, elle y aura pour adresse le 27 rue de la Louhière). Virgile est le fils d'Emile Eugène Seguin (1844-?), agriculteur à Saint-Julien-lès-Russey et horloger l'hiver dans sa ferme. Il était auparavant établi au 12 Grande Rue, dans une ferme appartenant à Auguste Louvet (restaurant Le Chaudron, actuel n° 18). Il fabrique des montres à bon marché, sous la marque Angil, dans un atelier situé à côté de son habitation.
D'un premier mariage, il a un fils, Pierre (1904-1968), qui s'associe en 1929 avec le fabricant d'horlogerie Charles Frankowski (1879-?), établi à Morteau en 1901, au sein de la Sarl des Ets Frankowski et Pierre Seguin, qui a pour objet "la fabrication, la vente en gros et en détail, la commission, l'exportation, l'importation d'articles d'horlogerie ou similaires". L'entreprise est installée à Besançon : siège social au 36 bis avenue Carnot et atelier au 36. Virgile est partie prenante de l'affaire : il rachète en 1931 les parts de Frankowski avec son fils, auquel il cède en 1934 sa participation dans la société (renommée fabrique d'horlogerie des Ets Pierre Seguin, celle-ci produit alors des "montres ancre et système Roskopf" sous la marque Jovial).
D'un second mariage, Virgile a eu deux fils, Gilbert (1919-1970) et André (1920-2017), ce dernier beau-frère de Louis Reymond qui dirige les Ets Aris (au 8 rue Gonsalve Pertusier). A son décès en 1947, tous deux deviennent co-gérants des
Etablissements Virgile Seguin (marques Angil et EVS). Cette Sarl (au capital de 150 000 F) achète en 1949 1 700 ébauches françaises aux Ets Jeambrun et à la Fabrique d'Ebauches de Maîche, à Maîche, et Champod, à Ville-la-Grand (Haute-Savoie). Elle en achète 2 550 en 1950 (1 500 Jeambrun et 100 Fabrique d'Ebauches de Maîche, 650 à l'Horlogerie de Savoie, à Annemasse, et 300 Champod) et 7 620 en 1951 (3 410 Jeambrun et 100 Fabrique d'Ebauches de Maîche, 1 650 des Ets Parrenin de Villers-le-Lac, 1 900 Horlogerie de Savoie et 560 Champod), 5 382 en 1952 (1 512 Jeambrun et 400 Maire et Perrier, de Maîche, 2 940 Horlogerie de Savoie, 310 Champod et 220 de la Société d'Exploitation de la Fabrique d'Ebauches d'Annemasse - ou Société européenne de Fabrication d'Ebauches d'Annemasse ou Sefea). Gilbert poursuit la fabrication des montres tous calibres tandis qu'
André, formé de 1934 à 1939 à l'Ecole nationale d'Horlogerie de Besançon, se lance dans les années 1960 dans celle de la montre chronographe. Avec cinq à dix ouvriers à l'usine et quelques-uns à domicile, il effectue du terminage pour des entreprises telles Emile Bonnet et Fils et Les Fils d'Edouard Wetzel à Morteau,
Herma et Parent Frères à Villers-le-Lac, Veuve Émile Courtet et ses Fils à Charquemont, Difor à Besançon, etc. La société, qui comporte aussi un département Réveils, est classée en 1969 dans la tranche de 0 à 9 salariés (elle compta au maximum 10 ouvriers à l'atelier).
Après avoir dissout la Sarl le 18 décembre 1978, André cesse ses activités en 1979 pour raison de santé. Il vend l'atelier à M Chopard-Lallier, propriétaire du garage Simca voisin, qui le démolit la même année pour agrandir son établissement. La maison n'a pas abrité d'activité productive.
André Seguin disparait le 21 Novembre 2017 à l' âge de 98 ans .